Brillantissime !… « L’odeur de la mandarine » se déguste à la petite cuillère, comme du caviar. Des petites perles de sentiments entre un homme et une femme qui se cherchent, s’apprivoisent et se rejettent. Un contexte de guerre, de mort et de déchéance physique rend particulièrement envoûtant ce pas de deux entre deux écorchés de la vie. Le film parle de la difficulté d’aimer, quand on a perdu la foi en la vie ou quand on s’accroche trop à des fantômes. Cela donne lieu à une joute verbale et sentimentale, pleine de sexe, d’humour, de tension et de brutalité. Son issue paraît jusqu’au bout incertaine. Ce duo nous captive du fait de l’interprétation hors pair d’un Olivier Gourmet impérial et d’une Georgia Scalliett tellement juste qu’on se demande pourquoi le cinéma nous a privés jusque là d’un tel joyau. Elle a une présence animale, avec une liberté de ton peut-être anachronique pour le début du siècle, mais qu’importe, c’est du détail ! On fond devant elle et on comprend bien comment ce capitaine de cavalerie se désespère de ne pouvoir gagner son âme. Enfin, on ne peut pas parler de ce film, sans évoquer sa photo d’une nature de conte de fée. Les images de chevaux ou de cerfs rendent le spectateur sans voix. Cela donne de la magie à une histoire d’amour offrant déjà un romantisme de cristal. Que dire de plus ? Bravo… Ce cinéma-là nous rend heureux. Il y a du Cesar dans l’air….