
Voilà une série qui justifie à elle seule d’avoir un abonnement Canal +. Une vraie merveille ! Très loin des grosses cavaleries américaines, une série intimiste franco-canadienne d’une justesse de ton incroyable. Cela se passe au Quebec, dans un français imagé qui mérite amplement les sous-titres suggérés, tant les accents et les formules canadiennes sont prononcés.
Une action dans un institut psychiatrique où une médecin psychiatre cabossée par la vie tente de venir en aide à des malades. Elle est aidée par un assistant black d’une placidité absolue, Mortimer. Ils ne sont pas trop de deux pour faire face à des situations urgentes. Ces deux-là se débattent comme ils peuvent. Ils malaxent la pate à modeler de l’humain avec dévouement et dans le calme. Ils cherchent à colmater les failles de tristes destins. Avec une abnégation qui force le respect… D’autant qu’eux-mêmes ne sont pas exempts de déchirures intimes, comme on le découvre au fil des épisodes. Les retours en arrière sont lumineux pour comprendre les moteurs des uns et des autres. Et les coups du sort sont stupéfiants, donnant à ce microcosme d’humanité écorchée vive une résilience exemplaire. Et puis, il y a le choc des images, teinté parfois d’un sur-réalisme bien trouvé de danseurs en tutus pour marquer les troubles du cerveau.
La série constituée d’une seule saison de 10 épisodes ( on ne peut espérer qu’une suite ) est un vrai bonheur. On se surprend à repenser à ces personnages hors-norme et à l’émotion pouvant naître subrepticement « chez les fous », aux côtés de cette médecin de l’âme, Suzanne Bienaimé jouée avec subtilité par une actrice canadienne inconnue. Tous les seconds rôles sont étincelants d’authenticité. C’est de l’humain brutal, mais tellement plus vibrant que la violence qu’on nous ressert à longueur de séries US. Vraiment une série épatante, je la recommande chaudement….