Si on chantait

Ce film ne va pas révolutionner le genre, il est très convenu dans son histoire, et utilise les grosses ficelles pour susciter l’empathie. Je comprends qu’on puisse ne pas aimer cette débauche de bons sentiments. « Si on chantait » surfe sur la vague de l’émission-vedette « N’oubliez pas les paroles » qui a fait du chant un facteur de cohésion inter-générationnelle. Le film dégage une telle énergie qu’on ne peut s’empêcher de vibrer à cette histoire de pieds nickelés du chant qui essayent de se sortir du marasme d’une région en crise. Le chant comme exutoire des soucis du quotidien, comment ne pas adhérer à la chose ?

Quand, en plus, c’est fait par un artisan du cinéma qui humblement a voulu rendre hommage à sa région en crise et à la résilience de ses habitants, le spectateur aurait mauvaise grâce à contester l’authenticité du message. Il n’a donc pas d’autres choix que de se laisser porter par l’entrain de trois acteurs parfaitement en harmonie avec l’histoire, avec, en cadeau Bonux, la prestation étonnante d’un Clovis Cornillac en « looser » magnifique.

Les chansons sont bien trouvées, l’humour est affleurant, il y a quelques bonnes surprises comme la prestation décalée de Chantal Neuwirth…  Tous les ingrédients sont réunis pour un doux moment de plaisir partagé… Surtout, l’idée de départ est excellente, car la vie en chansons est assurément beaucoup plus drôle que la vraie vie. On sort de la salle avec la banane, même si le film ne restera guère dans les mémoires. Dans le même registre, j’ai quand même nettement préféré le récent « Tralala ».