Tour Saint Jacques : début du voyage…

C’est un monument de Paris un peu oublié. Un lieu marqué d’histoire. Très longtemps inaccessible… Jusqu’à peu, ce n’était qu’à l’occasion des Journées du Patrimoine qu’on pouvait visiter la Tour Saint Jacques. Mais là encore, à raison de visites d’une heure et par groupe de 15 personnes seulement, c’était dur de toucher le graal.

J’y suis arrivé cette année, suite à un réveil matinal. L’occasion de réaliser ironiquement devant la casemate du jardin que le site était maintenant accessible une grande partie de l’année. J’avais finalement attendu pour rien…

La Tour Saint Jacques qui a été en travaux de 2001 à 2009 m’a toujours fasciné. C’est le point de départ officiel du Pèlerinage de St Jacques de Compostelle. Le point zéro d’une grande traversée que je me suis promis de faire… Il valait mieux repérer l’endroit. D’autant qu’il a une histoire incroyable.

La Tour St Jacques est le clocher d’une ancienne église, St Jacques de la Boucherie. Une église qui datait du XIème siècle. Située à l’origine dans la banlieue de Paris, dans le quartier des bouchers et des tanneurs, elle portait le nom d’une confrérie qui avait activement contribué à sa construction.

L’église avait été embellie au début du XVème siècle, sous l’action d’un riche bourgeois Nicolas Flamel qui est rentré dans l’histoire comme un alchimiste ayant trouvé le moyen de transformer le plomb en or, ce qu’il n’était pas. Cet homme avait financé le portail et s’était fait reproduire en pénitent en pierre priant la Vierge Marie. Hélas, ce beau monument a été ensuite réquisitionné puis détruit par la Révolution. Seul le clocher a échappé au désastre, mais pour être mal-traité par la suite et devenir une usine de construction de munitions.

Rénovée une première fois en 1854, la Tour a retrouvé toute sa beauté, il y a quelques années. Elle projette son ombre sur la Rive Droite, autour d’un petit jardin, qui est un rare point vert dans le quartier. Cette tour solitaire a un côté romantique. Elle attire les regards. Elle donne envie de la connaître.

C’est maintenant chose faite… Il faut de la détermination pour monter les 300 marches en colimaçon où l’on ne peut croiser personne. Avec une telle configuration, le site restera toujours confidentiel et c’est heureux. Cela monte fort, donc, avec deux salles intermédiaires où l’on peut avoir des informations. La tour est creuse; plus de cloches ; juste un grand espace vide en kaléidoscope…

La montée se poursuit pour atterrir sur les toits, dans un espace pas plus large qu’une vingtaine de mètres carrés. Et là s’offre au visiteur une des plus belles vues de Paris. Belle car elle est centrale. Belle car elle est délimitée par les quatres statuts cardinales. Belle car elle donne de jolis contrastes entre la ville moderne ( Beaubourg à proximité ) et les gargouilles proéminentes de la Tour. C’est magique !

Montez là-haut, si vous avez un doute sur le fait que Paris est la plus belle ville du monde…