« L’Alchimiste », littérature en apesanteur…

Le voilà ce livre magique qui a été un incroyable succès d’édition dans le monde entier. J’ai mis longtemps à céder à son appel. Folle indépendance ou stupide esprit de résistance face à la « vox populi ». J’avais tort. Ce livre est un merveilleux voyage.

C’est un roman, paraît-il. Allons-donc, c’est plus que cela. Et si le livre a eu un tel succès au point de mettre son auteur à l’abri du besoin pendant quelques siècles, c’est bien parce que le livre parle à chacun. Comme une parabole de la Bible, ou du nouveau Testament qui viendrait irriguer le monde de ses principes de vie. Ce livre a une dimension spirituelle lumineuse, comme un guide de vie pour homme ordinaire, afin de l’inciter à trouver sa légende personnelle. Autrement dit, le destin que lui réserve la Providence s’il sait être à l’écoute de celle-ci.

« L’Alchimiste » vaut mieux que tous les manuels d’accomplissement personnel. C’est un voyage initiatique dans les confins du désert, ces lieux marqués d’un mysticisme tel qu’ils sont à l’origine des trois religions monothéistes. Dans le désert souffle l’esprit. Mais encore faut-il savoir le percevoir et l’écouter. Paulo Coelho nous conduit dans cette aventure sur les traces de son berger Santiago dans un cheminement qui prend la dimension d’une leçon de vie, sans y toucher, l’air de rien, comme une lente inoculation chez le lecteur de hautes doses de sagesse et de sérénité. Du grand art dans l’écriture, mais aussi une ambition absolument confondante. D’ailleurs, dans tout le livre, le berger n’est appelé que « le jeune homme », signe que l’auteur veut emporter dans son récit bien au-delà de son personnage principal. Nous sommes tous le sujet de ce conte philosophique, ce qui explique le succès planétaire de ce roman brésilien.

Ce livre est magnifique, il vous emporte très loin dans une histoire simple, puissamment fédératrice car il instaure un pont entre les religions de l’islam et du christianisme. Mais il parle aussi aux non-croyants pour élever les âmes vers une ouverture aux autres, vers une confiance en l’avenir et vers une communion globale avec la vie.

Le Chrétien que je suis, a en outre adoré l’anecdote finale autour de la « prière du centurion », cette courte prière, humble et intense, que l’on récite juste avant l’eucharistie en se frappant la poitrine, comme le faisaient sur leur armure les soldats de l’empire romain. Paulo Coehlo y parle avec justesse de la notion d’héritage et de trace laissée dans l’histoire. Une leçon qu’il s’est assurément appliquée à lui-même. Il sera, à jamais, pour l’éternité, l’auteur de ce merveilleux roman, incontournable dans une bibliothèque : « L’Alchimiste ».