Un baiser qui ne laisse pas de marbre…

Rodin au Grand Palais… C’est le centenaire de sa mort ( il est mort en 1917 à 67 ans ) qui aura provoqué la traversée de la Seine de l’artiste et de ses oeuvres.

On croît bien connaître l’artiste car l’hôtel Biron de la rue de Varenne est proche. Mais le conservateur de cette belle exposition au Grand Palais a réussi à rassembler des oeuvres venant de la France et de l’étranger. C’est une très belle rétrospective de l’oeuvre du plus célèbre sculpteur mondial. Un bel hommage à un artiste en avance sur son temps, dont j’ai découvert qu’il avait été vivement décrié de son vivant.

C’est donc une aventure que de découvrir avec une conférencière passionnée ce qui faisait d’Auguste Rodin un précurseur mal compris de ses contemporains.

Bel éphèbe musculeux, à la taille réelle, dans une position lascive ou vieillard solide buriné par les ans : Rodin sait transmettre les expressions corporelles avec une telle aisance qu’il a été suspecté d’avoir fait des moulages sur nature. Son « Saint Jean Baptiste » a donc une tête plus grosse que la normale, pour se dédouaner de ces accusations.

L’Age d’Airain

Autre exemple de l’incompréhension de l’artiste dans son temps : la commande qu’il reçoit pour une statue de Balzac. Il réalise un Balzac immense, engoncé dans une robe de chambre, la tête haute, le visage austère et broussailleux. Une oeuvre rejetée par ses commanditaires… Ce qui ne l’empêche pas de trôner Boulevard Raspail, à la hauteur du Boulevard Montparnasse. Balzac toise les automobilistes dans la majesté de sa tenue de nuit.

Mais son fait de gloire est cette oeuvre très connue qui, honnêtement, m’a touché : le baiser. Il faut tourner autour de cette oeuvre massive et s’attarder sur tous les détails de cet abandon entre les deux amants. Cela pèse des centaines de kilos, mais c’est plus vrai que nature.

L’exposition ferme le 31 juillet. Mais le Musée Rodin est ouvert toute l’année pour découvrir ou redécouvrir un grand homme, mort il y a tout juste un siècle…