« L’effet aquatique » : du cinéma plaisir…

Savoureux, drôle et décalé… Voilà les trois premiers adjectifs qui vous viennent à la vue de ce film intimiste que l’on n’ose appeler « d’auteur », pour ne pas nuire à sa carrière commerciale. Car si « l’effet aquatique » sort des sentiers balisés du box-office, ce n’est en rien un film cérébral et pontifiant, comme on pourrait le craindre. Ce film est avant tout une très jolie histoire d’amour. Avec comme décor, deux lieux excellemment bien trouvés. Tout d’abord une piscine municipale où le jeu des corps pourrait trouver à s’exprimer, s’il n’y avait pas cette retenue féminine face à la suspicion de voyeurisme. Et cette idée que la piscine n’est au demeurant pas faite pour cela !… Cela donne donc lieu à des scènes d’une grande sensualité où l’on s’autorise, sous l’eau, des coups d’oeil en coin, tout en se donnant l’air de barboter.

Samir Guesmi, dans le rôle de l’amoureux transi est très convaincant. Quant à Florence Loiret Caille, elle est géniale en maître-nageuse revêche à qui on ne la fait pas. Mais le coup de génie du scénario est ensuite de déplacer l’action en Islande où se tient un congrès de maître-nageurs. L’unité de lieu est bien trouvée, car cette Islande aquatique, épurée, aux personnages fantasques s’inscrit totalement dans le ton décalé du récit. On rigole à une histoire qui continue de nous surprendre. Jusqu’à cet accident qui va inverser les rôles et faire du chasseur le chassé, et réciproquement. Tout cela est très bien vu, et ce marivaudage moderne nous fait sourire jusqu’à la fin. Un vrai film original. Comme on les aime….