Non-nécessaire, mais admirable. Daté et désuet, mais très moderne dans son propos. Superflu et redondant, mais déjà indispensable… Les pensées ambivalentes s’entrechoquent à la sortie du nouveau West Side Story. C’est a priori une mission impossible de vouloir refaire un chef d’oeuvre. C’est comme suivre l’empreinte de géants, avec nos pieds de nabots contemporains. Sauf quand il y a Steven Spielberg aux manettes… Le magicien d’Hollywood a encore frappé. Son film est époustouflant…
Spielberg a été assez malin pour ne pas faire une version contemporaine de ce récit mythique. Il a préféré le laisser dans son jus, en recollant parfaitement à l’esprit des années 50. Il a ainsi calqué la poésie du modèle, tout en montrant que les combats pour l’identité et l’appartenance, sont toujours diablement d’actualité. Pour le spectateur Européen, c’est un vrai bonheur de relire les sous-titres des chansons de ce ballet de rues. Quelle puissance ! Et au vu des débats qui déchirent actuellement la société américaine, on comprend que Spielberg ait trouvé opportun d’astiquer l’éclat de ce film mythique. Les décors de rue et les couleurs vives des costumes sont un enchantement. Les jeunes comédiens sont épatants et d’une aisance folle devant la caméra. La chorégraphie est enfin envoutante et aérienne. Bref, Spielberg réussit le tour de force de quasi éclipser l’original. Le spectateur repart avec les mélodies des choeurs du film qui résonnent dans les têtes et dans les coeurs. Cela change du bruit force 8 et des boum boum des bandes annonces qui l’ont précédé. Merci Steven…