Un film ouvertement religieux, cela peut rebuter un public le plus souvent agnostique ou athée. Mais ce film porte une telle charge d’humanité qu’il en devient lumineux et visible par tous. Tout y est vrai.
Cela débute sans préambule dans la voiture qui conduit un jeune homme vers un centre de désintoxication par la prière et le travail. Ces premières minutes de silence, troublées par de courts échanges, vous captent l’attention comme si c’était votre fils ou votre frère qui était là, dans cette voiture, montant sans conviction sur le chemin de sa rédemption.
La présence du jeune comédien est forte et troublante. Il emporte par son jeu une adhésion totale du spectateur qui va être, comme lui, balloté par des litanies de prières. Comme lui, on ressent un certain malaise face à l’ascétisme d’un quotidien terne et routinier. Comme lui, on ressent la morsure d’une vie à la dure dans un univers minéral, froid et sans confort. Comme lui, on a envie de fuir, comme l’ont fait deux couples, ce soir là, dans le cinéma.
Mais, inconsciemment, le spectateur se laisse gagner par la spiritualité de cette quête, la beauté des paysages et les sourires de ces jeunes. La vérité de la simplicité nue, sans tous les artifices de la vie moderne. Les témoignages publics de quelques uns de ces jeunes cabossés par l’existence sont tellement criants de vérité qu’on ne peut qu’être ému. Le film est un merveilleux éloge de la prière. Il réintroduit subrepticement dans notre vie la quête d’une certaine spiritualité.
On marche, ou on ne marche pas. En tout cas, on ne ressort pas tout à fait indemne de ce très beau film.