Sabordage digne et sobre…

Je n’ai jamais trop porté l’homme dans mon coeur. Trop politicien pour essayer de construire ce centre vers lequel personne ne penche naturellement. Sa personnalité faible, et en même temps autoritaire, n’a jamais permis de créer l’adhésion des foules. Son ambition a toujours été un peu malsaine, car il la cachait, contrairement à d’autres qui estimaient y penser « en se rasant ». Enfin l’absence de charisme le condamnait, dans un pays qui ne se laisse séduire que par la fougue, le verbe et la sympathie.

Pourtant, il a osé prendre un poste impossible, il y a neuf mois. Un siège éjectable. Un essaim de frelons. Un pari impossible… Le voilà promis à la chute, alors que son bilan est très maigre. Tout ça pour ça ?

Son discours qui a précédé sa question de confiance, mérite d’être entendu de tous. C’est un discours de haut-vol qui m’a réconcilié – un peu tardivement – avec l’homme. On comprend mieux ce qui le motive à « aller au casse-pipe ». Il y tient un propos sobre, profond et plein de sens. Un appel à la responsabilité qui s’adresse à chacun, loin des querelles de parti. Dans une Assemblée traditionnellement chahuteuse, son dernier quart de discours se tient dans un profond silence. Il y a des accents de de Gaulle et de Mendes-France dans ce discours.

Je doute, hélas, qu’il remporte son pari. Il va partir, mais avec panache. Bravo monsieur le premier ministre… Vous méritiez que les Français vous réservent un meilleur sort.

Reste à des partis inconciliables d’essayer de trouver un compromis. Notre avenir s’assombrit de jour en jour, au fur et à mesure que le grand compteur de la dette s’emballe. Un jour de tristesse…