Le temps a passé, sans que je puisse m’atteler à rédiger ma critique, et dire pourquoi j’ai aimé ce film. Et pourtant, il m’a marqué… Il a cette saveur spéciale des films véhiculant une forte dose d’humanité. Deux frères qui ne se connaissent pas, et s’apprivoisent l’un l’autre alors que tout les sépare. Un don de soi extrême de l’un pour sauver l’autre. Le début d’une complicité qui s’instaure, autour de la musique, plus petit commun dénominateur de ces deux solitaires. Un film tout en légèreté qui fait réfléchir sur l’égalité des chances selon le milieu social. Une tentative de rapprochement au constat que tous deux jouissent des mêmes talents.
Benjamin Lavernhe est une fois de plus d’une grande profondeur, tantôt détaché, tantôt impliqué, il traverse le récit avec conviction, avec des dernières scènes poignantes. Mais c’est surtout Pierre Lottin qui impressionne par sa personnalité brute, entière, qui se laisse finalement emporter par le rêve d’un nouveau départ. L’histoire semble s’orienter vers un dénouement attendu.
Mauvais calcul !… Le réalisateur nous embarque vers une fin incroyable d’intensité où l’émotion est au rendez-vous. « En fanfare » est un film solidaire qui montre que deux mondes éloignés qui s’ignorent, reposent un peu sur les mêmes fondements et peuvent se retrouver. Un film pansement qui cautérise les plaies d’une société déchirée entre happy few et laissés-pour-compte. Cela fait rudement du bien…
Ce cinéma-là aura toujours mes faveurs.