Une « Première Année » très assaisonnée

Le dépassement de soi est un sujet prisé du cinéma. Sportif le plus souvent. Rarement intellectuel. C’est un challenge que de présenter un accomplissement personnel au travers des études. Quoi de plus singulier et d’auto-centré que des études intensives ?

Thomas Lilti relève le défi avec ce film sur la première année de médecine au travers de l’histoire de Benjamin et d’Antoine, deux étudiants à la personnalité différente. Ce n’était pas gagné d’avance, mais le pari est réussi. Lilti réussit à nous faire vibrer en montrant l’aventure humaine que constitue cette année d’études, véritable Everest du savoir maximum emmagasiné en un minimum de temps. C’est réussi car le réalisateur nous montre ces deux jeunes lutter pied à pied dans ce combat inhumain. Ils en bavent, serrent les dents, mènent une vie monastique pendant un ou deux ans et se prêtent au jeu de l’esprit de corps des carabins qui fait penser à une secte égocentrique et en même temps solidaire. Ces études singulières sont parfaitement bien rendues. Hélas, la fin est peu crédible, car elle vire au romanesque. L’histoire se suffisait pourtant à elle-même.

Qu’importe !… L’esprit est là. Nous savons maintenant ce qu’ont enduré tous les médecins de notre entourage. Cela force le respect et l’admiration. Ces jeunes médecins sont les chevaliers en armure de notre époque adverse à l’effort.