Di Fulvio sur les traces de Leone

« Le gang des rêves », titre mystérieux et poétique, est le meilleur qui soit pour définir ce roman italien un peu roublard qui a bien trouvé son public, en Italie et en Europe. Il raconte un nouvel épisode du rêve américain chez des migrants italiens sans le sou. Une mère et son jeune fils, Natale, devenu par le jeu de l’américanisation à marche forcée « Christmas ». Un « nom de nègre », comme il le déplore lui-même, qui ne va pas empêcher le jeune garçon de faire son trou dans la grande pomme. En flirtant avec une vie de gangster qu’il vivra davantage en rêve que dans la réalité. Ce qui va accessoirement le sauver…

Pour écrire ce beau roman, Luca di Fulvio ( une consonance parfaite pour un patronyme dont on se souvient ) s’est inspiré assurément de « Il était une fois en Amérique », somptueusement mis en image par son compatriote Sergio Leone. Continuer la lecture de Di Fulvio sur les traces de Leone

Compendieusement

La langue française est parfois bizarre. Surtout quand un mot définit un concept qui semble aller à l’encontre de son propre état.

Ainsi compendieusement, mot long et savant, veut dire « brièvement » « de manière succincte », sans rien omettre d’essentiel.

Ainsi d’un discours hermétique que personne ne comprend, vous pouvez dire que vous allez en tirer compendieusement le sens. Pas sûr qu’avec un tel préambule, vous obteniez un résultat probant. Il faut l’esprit large pour envisager dans « compendieusement » un souci d’abréger et de rendre plus intelligible.

Game of Thrones, délire d’images…

Quoi de mieux qu’un confinement pour s’attaquer à la mère des séries, « Game of Thrones » qui a rassemblé un nombre ahurissant d’adorateurs partout sur la planète !… La série qui a permis aussi à Netflix de faire un hold-up sur les réseaux du câble du monde entier, rendant l’abonnement au cablo-opérateur américain quasi obligatoire pour tous ceux qui veulent être dans le coup. Ce n’était pas mon cas… J’avais préféré rester fidèle à Canal+, dernier défenseur de notre exception culturelle. Mais quand Canal+ rend disponible la vision de la série phénomène, pourquoi ne pas se laisser tenter ? En ces périodes de désœuvrement…

Quelle bonne dope !… Une injection en intraveineuse d’un à deux épisodes de 50 mn par jour, vous voilà shooté pour la journée, au point de supporter le confinement avec un sourire béat. Quelle débauche de spectacle ! Continuer la lecture de Game of Thrones, délire d’images…

« Monte Cristo », vénéré des Ouzbeks…

Quand la lecture appelle la lecture… Ma dernière critique portait sur un merveilleux récit de voyage de Philippe Valery, parti à pied jusqu’en Chine. Là, au coeur de l’Ouzbékistan, il avait rencontré un quidam interrogé sur ce que représentait la France pour lui : « le Comte de Monte Cristo ! » fut sa réponse… Peut-on ne pas bien connaître une oeuvre littéraire qui représente son pays au bout du monde ? Non bien sûr… Et de m’enfiler avec gourmandise ce gros pavé de notre littérature.

Monte Cristo est le roman de la vengeance. Un sujet qui parle à tous, surtout quand il s’enrobe d’une narration foisonnante, riche de péripéties et de digressions où le kaléidoscope tourne abondamment avant de composer une trame romanesque. Continuer la lecture de « Monte Cristo », vénéré des Ouzbeks…

Nyctalope

Voilà un mot pas facile à énoncer, car il peut prêter à confusion. Il a des sonorités grivoises, à faire rougir ou à provoquer des bredouillements de la gente féminine. Pauvre mot !… Faut-il que nos étymologistes soient bien vicieux pour plomber un mot pareillement.

Heureusement Pivot et sa dictée ont su le réhabiliter. Est nyctalope est celui qui peut voir dans le noir et dans l’obscurité. Une chatte est naturellement nyctalope. Et si une femme devait l’être, ce serait, après tout, une qualité.

C’est curieux, tout en l’écrivant, j’ai du mal à ne pas sourire. Preuve que ce mot me semble bien irrémédiablement condamné. Tchao, nyctalope, tu ne nous manqueras pas trop…

Un voyage complètement fou…

Les passions humaines sont parfois folles. Mais quand elles se conjuguent avec une froide détermination, cela peut conduire au sublime. Au dépassement de soi, poussé à l’extrême, qui suscite admiration et émerveillement, et en même temps, soulève des questions métaphysiques. Pourquoi se faire mal et se mettre en danger pour mener à bien un rêve impossible ? Il faut être, en effet, bien « frappé » pour envisager de rejoindre la Chine à pied, à partir de Marseille. C’est pourtant ce qu’a fait mon ami Philippe Valery d’août 1998 à octobre 2000. Il l’a raconté dans un livre qu’il m’a offert. Une lecture que j’ai différée pour être dans l’esprit de cette aventure quasi spirituelle. Le confinement dû au coronavirus m’a enfin offert la disponibilité et la maîtrise du temps pour être en phase avec le détachement des contingences propice à une telle lecture. Ce fut un grand et majestueux voyage… Continuer la lecture de Un voyage complètement fou…