Sus aux butors !…

L’affaire Weinstein provoque un raz-de-marée incroyable dans notre société. C’était comme si une digue avait cédé, la digue de l’omerta et de la honte. Les femmes se mettent à parler, à dénoncer, à montrer du doigt les hommes aux pratiques indignes. Le harcèlement sexuel est partout, et on voit tomber comme au champ de foire les têtes d’un acteur, d’un homme de radio, d’un producteur, sans parler d’hommes politiques qui avaient déjà suscité l’opprobre pour leur tyrannie auprès de leurs collaboratrices.

On savait que le monde des starlettes était celui des faveurs sexuelles monnayées. C’est un choc de découvrir qu’une star mondiale comme Juliette Binoche a expérimenté des pressions similaires, sans vraiment découvrir si elle y a cédé ou non. Le monde des médias est-il si pourri ? Et de manière générale, le patriarcat qui constitue encore l’ossature de nos sociétés peut-il expliquer que ces pratiques aient existé, et surtout perdurent avec l’émancipation des femmes ?

Les hommes sont restés, dans l’ensemble, silencieux face à ce grand déballage. Sans doute pas très fiers de leur condition, et des faiblesses coupables de quelques congénères. Raphael Enthoven a parlé maladroitement de chasse à l’homme et de dénonciation. Deux journalistes de Mediapart ont fait une vidéo intelligente pour faire amende honorable avec humour, en reconnaissant qu’il y aura un avant et un après. Mais que dire d’autre ? Les hommes peuvent-ils contester qu’ils sont parfois le jouet de leur libido qui les emprisonne dans des comportements outranciers où tout se justifie à l’aulne de la satisfaction de leurs désirs.

Le harcèlement est une offense à l’intelligence et à la pondération qui devraient être de mise dans les rapports entre les sexes. Nous autres hommes de l’époque contemporaine ne pouvons être les héritiers des soudards qui forçaient les filles dans les campagnes armées qui ont marqué notre histoire. N’oublions pas que nous sommes aussi les descendants de l’esprit courtois du siècle des lumières, quand la conquête d’une femme était un exercice de longue haleine reposant sur des paroles, des écrits, de la galanterie, du marivaudage… Dieu sait qu’à l’époque, les femmes étaient maîtres du jeu et savaient en tirer le meilleur profit. La chose ne devrait pas avoir évolué depuis.  C’est un rituel immuable… L’homme propose, le plus subtilement possible. La femme dispose…

Si nous n’y prenons pas garde, si les hommes ne dénoncent pas les brebis galeuses au sein de leur communauté, le risque réel est de durcir le jeu entre les sexes et transformer notre société selon le modèle américain ou scandinave, où la moindre expression de galanterie passe pour de la discrimination, puisque les femmes sont nos égales. Est-ce cela que nous voulons ? Notre complexion de latin se prêterait-elle à une société enfermant les rapports hommes-femmes dans un carcan sociétal et législatif ?

Voilà pourquoi je crois que nous devons dénoncer les harceleurs, les traquer pour apaiser les femmes et éviter qu’elles montent au créneau et fassent du féminisme militant susceptible de changer fondamentalement notre société. Nous sommes déjà trop sous influence du modèle anglo-saxon sur plein de sujets de sociétés. Laissons-nous le champ de liberté pour pratiquer le jeu de la séduction par lequel nous sommes reconnus universellement comme « French lovers ». Avec toujours cette grand amour et cet immuable respect pour la gente féminine qui nous anime. Les femmes sont l’avenir de l’homme, c’est une lapalissade…