Pas si blanche, la belle Lou…

Un titre malicieux, une affiche provocante, une actrice à la beauté d’ange. Tous les ingrédients pour faire un film épatant et dépoussiérer le conte de Disney… La réalisatrice Anne Fontaine avait de belles ambitions sur le papier, et je me réjouissais à la perspective d’un film joliment assaisonné.

Hélas, elle rate totalement son coup : son film est fade, ennuyeux et sans saveur. Il manque de texture à son scénario, et surtout de l’authenticité à son histoire. C’est un conte, au sens où l’on n’y croit guère. Et l’imaginaire ne fonctionne pas, car le récit est trop enraciné dans une réalité provinciale que les superbes paysages de Notre Dame de la Sallette n’arrivent pas à élever.

Quel dommage ! L’actrice Lou de Laâge est pourtant une Blanche Neige électrisante. Elle promène sa fausse ingénuité avec désinvolture et irradie une sensualité débordante. Mais son parcours initiatique dans une petite bourgade des Hautes Alpes est d’une grande platitude. C’est une grenade dégoupillée au milieu de quelques spécimens masculins déjantés qui tombent comme des mouches. Prévisible, totalement prévisible…

Ce qui l’est moins, c’est le rôle de la marâtre de belle-mère ( Isabelle Huppert ), jalouse et perfide, alors que l’éloignement de la belle aurait dû l’apaiser. Le rituel des pommes est préservé, mais cela paraît assez irréel, voire factice. Heureusement qu’il y a les beaux paysages alpins, c’est un des rares atouts du film, à côté de la beauté radieuse et envoutante d’une jeune actrice.