« Roxane », Cyrano au poulailler…

Faire son premier long métrage à 28 ans, c’est audacieux… Une audace pas vraiment partagée par les distributeurs qui réservent peu d’écrans à ce premier film. Pourtant le public aime, et c’est déjà une première revanche pour une jeune femme, Mélanie Auffret qui a mis dans l’exercice tout son coeur.

Certes la jeune réalisatrice surfe sur une vague sociétale très forte, le retour aux valeurs simples, au bien-manger, à l’exploitation extensive de la terre qui rémunère correctement ses artisans. Tout cela est très dans l’air du temps, mais Mélanie le fait avec beaucoup de tact et de finesse. Très loin du discours militant des écolos anti-consuméristes enragés.

Roxane est, au contraire, un petit film sympathique; « petit » ne veut pas dire d’ailleurs « insignifiant », et doit plutôt se prendre au sens de léger, humaniste, souriant… Traiter un problème de société comme un conte pittoresque permet assurément de passer le message avec plus de force. Pour incarner ces paysans troubadours, le choix de Guillaume de Tonquedec et de Lea Drucker était aussi audacieux, car ce sont de purs citadins un peu bobos. Mais ils rentrent tous les deux dans le moule de leur rôle avec un naturel confondant. Guillaume est étonnant de présence et de crédibilité au comptoir d’un bar de campagne. Bravo pour ce casting impeccable…

Et puis, que dire de l’idée originale de faire découvrir les grands textes du répertoire par une anglaise francophile. C’est savoureux. Au final, Roxane est une jolie première oeuvre qui apporte sa pierre à un débat très actuel, mais l’air de rien, sur un registre ludique et plaisant, avec le renfort estimable de grands textes du répertoire. Et faire entendre la pensée subtile de Sacha Guitry à un public de poules – ou de spectateurs à la mémoire de poules face à ces grands auteurs – est un exercice particulièrement réjouissant.

J’adore…

2 réflexions sur « « Roxane », Cyrano au poulailler… »

  1. Nous aussi, nous avons adoré ! Avant-première dans le petit cinéma de Marly-le-Roi, en présence de notre ami de longue date Guillaume de Tonquédec – qui habite à l’Etang la Ville, où nous avons fait connaissance il y a près de 20 ans. Il terminait sa tournée de promotion et nous a raconté ses rencontres avec des éleveurs et agriculteurs touchés par le film, mais aussi toutes sortes d’anecdotes croustillantes liées au tournage avec ses amies-auditrices les poules. Le dressage des 12 poules jouant Roxane n’a pas dû être une mince affaire !

Les commentaires sont fermés.