« Le Goût des Merveilles » : à déguster sans modération

 

Du cinéma bonheur ! Un bonbon acidulé qu’on laisse fondre avec un infini plaisir… « Le goût des merveilles » a le malheur de sortir en même temps qu’une super-grosse production US où l’on parle de guerres et d’étoiles. Ici c’est plutôt sur les nuages que l’on s’attarde, la forme des nuages !… Mais par sa folle humanité, « le Goût des Merveilles » ne fait pas pâle figure dans cette très inégale confrontation sur les affiches… L’histoire commence paresseusement. Dans un petit coin de province enchanteur, une femme, veuve depuis peu, lutte pour survivre dans son exploitation de culture fruitière. Elle est criblée de dettes et sur le point de vendre ses terres. La crise au paradis, on a déjà vu cela mille fois. Mais l’idée géniale du réalisateur est de faire intervenir un homme bizarre ( formidable Benjamin Lavernhe ! ), différent, imprévisible, qui va se révéler aussi un formidable révélateur de « vérités ». On est d’abord surpris, décontenancé par ce personnage fantasque. Le spectateur doit un peu s’accrocher, tant le rythme est lent… Puis le film nous attrape; il nous englobe dans un nuage d’ions positifs; il devient un conte « à la Capra » ( la référence suprême des films pourvoyeurs de bonheur )… Tout est léger dans le scénario; la nature est esquissée comme un tableau impressionniste, et Virginie Efira est plus belle que jamais… C’est magique !… Je retiendrai de ce film la plus improbable déclaration d’amour du cinéma et mon ressenti final qui m’a fait attendre jusqu’aux dernières images du générique de fin pour rester un peu plus dans la féérie de ce petit coin de la Drôme…