Casse dans le disquaire de nos rêves…

J’ai finalement cédé… Cédé à la tentation d’un cambriolage dans le magasin de mes souvenirs. J’ai pris un abonnement Spotify…

Spotify, bienfaiteur de l’humanité. Le plus gros disquaire du monde. La caserne d’Ali Baba de toutes nos émotions auditives depuis l’enfance.

La musique accompagne notre vie. C’est le fil rouge des années qui passent. Nous avons tous des chansons associées à des moments de notre existence. Ainsi, par exemple, je ne peux  pas écouter Bryan Ferry sans penser aux parties de flipper au foyer de mon école de commerce. Bryan Ferry est pour moi le chanteur de  l’insouciance et du bonheur de ces années d’études. De même, je me souviens, comme si c’était hier, de la première fois que j’ai entendu le tube « Billie Jean » de Michael Jackson : une boite de nuit au fin fond d’un port de la Bretagne du Nord où nous avions fait escale, en route vers la Course croisière Edhec de 1983. J’ai été emporté par le morceau, en pronostiquant un succès planétaire.

La musique était là aussi quand j’avais des peines de coeur. Leo Ferré ( « Avec le Temps » ) et Joe Dassin ( « Salut les Amoureux » ) ont nourri mon spleen. Plus tard, la découverte du « Concerto pour Piano n°2 » de Rachmaninov, bande musicale du film de Claude Lelouch « les Uns et les Autres » a été un moment d’émerveillement qui ne s’est jamais démenti depuis.

La musique est un formidable accélérateur de nos molécules. Je ne peux pas ne pas danser chaque fois que j’écoute à la radio le chef d’oeuvre de Modern Talking, « You are my heart, you are my soul ». Pourtant, il faut bien le reconnaître : avec l’âge, nous écoutons moins souvent de la musique. A la radio, bien sûr, mais c’est le plus souvent de manière distraite. Les concerts, on passe souvent à côté, faute de s’y être pris six mois à l’avance ou d’avoir été dans le quart d’heure de commercialisation du prochain concert de U2. Quant à découvrir de nouveaux talents, c’est peine perdue… En dehors du méritoire « The Voice », la musique a déserté la télévision. Et de nouvelles voix n’ont aucune chance de percer et d’accéder jusqu’à nous.

J’ai résisté pourtant… J’ai été un des derniers à acheter des CD, et à écouter de nouveaux disques à la FNAC, les écouteurs sur les oreilles. Ce temps perdu à écouter de jeunes chanteurs fraîchement sortis, j’en ai même fait un chapitre de mon premier roman « le Collectionneur Amoureux ». J’ai fait ainsi de belles découvertes comme Benedict, Berry, Holden, Kings of Convenience, Melissa Marr, Rover, Stephan Rizon, Valerie Leulliot…

Mais ce temps consacré à la musique nouvelle s’épuisait avec la mort du CD. J’étais trop légitimiste pour aller piquer de la musique sur les sites de streaming. Et puis, où chercher ? Le choix est tellement large que l’abondance nuit au choix et au plaisir de la découverte.

Aussi c’est avec un vrai plaisir que j’ai souscrit à « l’offre famille » de Spotify : cinq connexions pour chaque membre de la famille vivant sous le même toit au prix de 15 EUR/mois. Une superbe idée qui permet à toute la famille de se faire des listes exhaustives de toutes leurs préférences musicales, listes écoutables sur tous leurs appareils connectés.

Mon premier kif a été de me taper toute l’intégrale de « Supertramp » : croyez-moi, rien que pour cela, je ne regretterai jamais ces quelques euros dépensés…