« Wonder Wheel », roue rouillée…

Woody Allen est sans doute le réalisateur le plus foisonnant de notre époque. Il n’est pourtant plus très en cour depuis quelques temps, notamment depuis qu’il a défendu mollement Harvey Weinstein. Et sa vie privée est plutôt trouble. Il est donc difficile de critiquer son dernier film sans donner l’impression de hurler avec les loups.

Mais bien que « Alleniste » de coeur, je suis très déçu par son dernier film. Un film mineur qui essaye de surfer sur les images chatoyantes des années 50, parfaitement bien rendues dans une petite ville balnéaire avec un grand parc d’attraction. Une reconstitution sérieuse donc…. Est-ce suffisant pour rendre passionnante une nouvelle chronique du temps qui passe et des amours crépusculaires chez une femme mûre ? Je n’ai pas trouvé le petit coup de génie habituel du réalisateur pour sortir des sentiers battues d’une histoire trop conventionnelle. Pour une fois et de manière très inhabituelle, Woody s’est fourvoyé…

Le film est court, et le générique de fin surprend le spectateur de manière inattendue. Le film est terminé. On n’a pas vibré. Dommage !… En revanche, on peut vraiment accorder un satisfecit à Kate Winslet, absolument étonnante en femme mûre qui essaye de s’accrocher à son jeune amant. Elle étonne par cette capacité à se dévaloriser dans un rôle ingrat qui risque de lui faire passer de l’autre côté de la barrière dans les prochains castings. Un choix audacieux, très conforme à son exigence artistique, mais qui pourrait faire du mal à son image. Espérons qu’elle trouvera toujours des rôles à la hauteur de son talent et de sa beauté…

Pour ma part, je suis et resterai fan….